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jeudi, 23 avril 2020 15:32

Les meublés et l'aide du fonds de solidarité pour les TPE

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Pour permettre aux plus petites entreprises de survivre à la crise, le gouvernement a mis en place, via le décret n° 2020-371 du 30 mars 2020, un fond de solidarité auquel peuvent prétendre les meublés de tourisme. L’aide gouvernementale est plafonnée à 1 500 € pour l’ensemble de la crise sanitaire. La demande doit être faite avant le 30 avril pour l’aide au titre du mois de mars et avant le 31 mai pour l’aide au titre du mois d’avril.

 

Le dispositif final vise également le mois de mai à demander avant le 15 juin.

Attention toutefois, cette aide peut donner lieu à des contrôles.

Le gouvernement a mis en place une aide pour les plus petites entreprises
Dans le cadre de la crise sanitaire due au Covid-19, le gouvernement a mis en place plusieurs mesures de soutien aux entreprises. Parmi elles, un fond de solidarité pour les TPE, les indépendants, les micro-entrepreneurs et les professions libérales employant moins de 10 salariés. L’aide englobe donc les meublés de tourisme.

 

Les meublés de tourisme sont éligibles à l’aide du gouvernement
Le décret reprend les termes de l’ordonnance et explique :
« Le fonds mentionné par l'ordonnance du 25 mars 2020 susvisée bénéficie aux personnes physiques et personnes morales de droit privé résidentes fiscales françaises exerçant une activité économique (…)"

Le texte vise les activités économiques.C’est une notion très large mais généralement reconnue comme toute activité générant des recettes.Si ce sont les activités professionnelles qui avaient été visées, l’aide serait alors plus restrictive car elle ne viserait que les activités libérales, agricoles et commerciales.L’activité de meublé  est généralement associée à une activité de gestion de patrimoine qui est exclue de la notion d’activité professionnelle. Les activités de meublés sont donc souvent considérées comme non professionnelle car elles ont un caractère civil.

Malgré tout, certaines activités de meublés sont en réalité de véritables activités professionnelles de par le revenu qu’elles génèrent et l’investissement de leur gérant.C'est le cas notamment de certains exploitants de meublés de tourisme qui relèvent du régime LMNP et qui exploitent une entreprise de meublé touristique.

En tout état de cause, l’ordonnance comme le décret visent les personnes réalisant des activités économiques ce qui inclut tous les meublés de tourisme.

 

La majorité des meublés de tourisme pourront bénéficier de l’aide
Le chiffre d’affaire annuel induit par l’activité de meublés de tourisme doit être inférieur à 1 M€ par an. Le bénéfice annuel imposable doit également être inférieur à 60 K€. De nombreux meublés touristiques remplissent ces conditions.

 

Il y a 2 conditions alternatives à remplir
En vertu de l’article 2 du décret, pour l’aide au titre du mois de mars, les conditions sur les entreprises sont les suivantes :
« 1° Elles ont fait l'objet d'une interdiction d'accueil du public intervenue entre le 1er mars 2020 et le 31 mars 2020 ;
2° Ou elles ont subi une perte de chiffre d'affaires d'au moins 50 % durant la période comprise entre le 1er mars 2020 et le 31 mars 2020, par rapport à la même période l’année précédente ; »
Pour l’aide au titre du mois d’avril, les conditions sont les mêmes, transposées sur la période du 1er avril au 30 avril 2020.

 

Il existe une option spécifique pour le mois d’avril (reprise pour mai)
Une option, qui ne s’applique pas pour la période du mois de mars est ajoutée pour le mois d’avril. En vertu de l’article 3-1 du décret, le chiffre d’affaire du mois d’avril peut être comparé, si l’entreprise le souhaite :
« (…) par rapport au chiffre d'affaires mensuel moyen de l'année 2019 ; »

 

Pour le mois de mars, seuls les meublés touristiques qui ont eu une perte de 50% du chiffre d’affaire peuvent bénéficier de l’aide
Concernant la période du mois de mars, quasi aucun arrêté préfectoral interdisant les locations à vocation saisonnière n’a été publié. On peut donc considérer que seule la seconde condition, relative à une perte de plus de 50% du chiffre d’affaire, pourra déclencher le bénéfice de l’aide au titre du mois de mars pour les meublés touristiques.

En avril, la condition d’interdiction d’accueil du public est remplie pour les meublés touristiques situés dans les zones faisant l’objet d’un arrêté préfectoral.
Le décret est assez étonnant parce qu’il fixe une première condition qui parait inutile au premier abord.
Si une entreprise fait l’objet d’une interdiction d’accueil du public, elle aura forcément une perte de chiffre d’affaire de plus de 50% puisque son chiffre d’affaire sera nul.
Donc pourquoi prévoir le cas des entreprises qui seraient victimes d'une fermeture administrative et qui pourraient quand même faire beaucoup de chiffre d'affaires ?
Ce n’est en fait pas si évident car il peut y avoir des situations où des entreprises conservent un chiffre d’affaire alors qu’elles font l’objet d’une fermeture administrative.

L’administration envisage elle-même cette possibilité, puisqu’elle explique sur www.economie.gouv.fr qu’un restaurant qui subit une interdiction d’accueil du public mais qui maintient une activité résiduelle comme, par exemple, la vente à emporter, la livraison et les retraits de commandes, peut quand même prétendre à l’aide.
Selon moi, l’administration a une interprétation large de la notion d’interdiction d’accueil du public.
La question peut se poser pour les meublés de tourisme. En avril, près de 35 départements ont publié des arrêtés préfectoraux interdisant les locations d’agréments. Ces meublés de tourisme font l’objet d’une interdiction qui n’est pas totale. On peut tout à fait envisager l’hypothèse dans laquelle un meublé de tourisme a continué d’exercer les activités résiduelles restant autorisées. Il y a des activités d’hébergement du public qui ne s’adressent pas qu’aux touristes. Il peut s’agir de l’hébergement d’ouvriers saisonniers agricoles ou des ouvriers de chantier. Le meublé de tourisme n’a pas forcément une perte de CA de 50 % mais fait l’objet d’une interdiction d’accueil du public.
Les meublés de tourismes qui n’accusent pas d’une perte de chiffre d’affaire d’au moins 50% mais dont le bien fait l’objet d’un arrêté préfectoral interdisant les locations saisonnières bénéficient donc, selon moi, du bénéfice de l’aide du fond de solidarité.

 

Pour les trois mois, le montant de l’aide est égal à la perte de chiffre d’affaire dans la limite de 1 500 €
Le montant de l’aide gouvernemental sera égal à la perte déclarée de chiffre d’affaire pour les deux mois de mars et avril 2020, dans la limite de 1 500 €.
Un meublé de tourisme qui accusera une perte de chiffre d’affaire de 900 € en mars et de 750 € en avril, soit une perte de chiffre d’affaire totale de 1 650 €, recevra une seule aide de 1 500 € qui vaudra pour les 2 mois.
Un meublé de tourisme qui accusera une perte de 2 000 € de chiffre d’affaire en mars mais une augmentation de ce dernier en avril, pourra quand même recevoir 1 500 € d’aide au titre du mois de mars.
Un meublé de tourisme qui accusera une perte de 300 € de chiffre d’affaire en mars et de 800€ en avril recevra une aide de 1 100 € au titre des deux mois.

 

Pour bénéficier de l’aide, il faut remplir une déclaration directement sur son espace particulier du site des impôts. (www.impots.gouv.fr)
Il faudra renseigner le SIREN, SIRET, RIB, chiffre d’affaires, montant de l’aide demandée et une déclaration sur l’honneur.
Il est par contre nécessaire d’avoir un numéro de SIRET. Un meublé de tourisme n’en possédant pas devra donc s’inscrire au CFE dans le but d’en obtenir un et de prétendre à l’aide gouvernementale.

 

Un deuxième volet d’aides a été mis en place par les régions à des conditions plus restreintes.
Pour les entreprises les plus en difficultés, chaque région met en place une aide complémentaire de 2 000 € à 5 000 €.
Le soutien complémentaire pourra être octroyé aux entreprises qui ont déjà bénéficié du premier volet du fonds mis en place le 1er avril 2020. Les entreprises doivent employer au 1er mars 2020, au moins un salarié en contrat à durée indéterminée ou déterminée. Elles doivent se trouver dans l’impossibilité de régler leurs dettes exigibles dans les trente jours suivants et elles doivent avoir vu leur demande d’un prêt de trésorerie faite depuis le 1er mars 2020, auprès d’une banque dont elles étaient clientes à cette date, refusée ou restée sans réponse passé un délai de dix jours.
Les meublés touristiques seront sans doute peux nombreux à bénéficier de cette aide dans la mesure où il faut au moins un salarié.

 

Il faut s’adresser aux services de sa région pour bénéficier de l’aide complémentaire régionale
Il faut se rapprocher des services de sa région pour connaitre le dossier à fournir pour bénéficier du second volet d’aides aux entreprises.

 

La demande d’aide doit être faite au plus tard le 30 avril pour le mois de mars et le 31 mai pour le mois d’avril
Concernant l’aide gouvernementale, pour l’aide au titre du mois de mars, la demande doit être faite avant le 30 avril. Concernant celle au titre du mois d’avril, le délai prend fin le 31 mai.
Concernant l’aide régionale dite « volet 2 », l’aide est à déposer, au plus tard, le 31 mai auprès des collectivités concernées.

Le versement de l’aide est très rapide.
Selon le ministère de l’action et des comptes publics (lien) :
« La DGFiP (…) versera l’aide rapidement au demandeur. »
L’aide sera donc versée dans les quelques jours qui suivront la demande.

 

On ne sait pas comment se déroulera le contrôle des demandes d’aide
Le décret ne précise pas les modalités de contrôle concernant l’octroi de l’aide, il évoque seulement à son article 5 :
« Le directeur général des finances publiques est chargé de la gestion du fonds. Il est chargé de l'ordonnancement de l'aide financière mentionnée aux articles 3 et 3-2 et de la définition des modalités de contrôle de l'exactitude des déclarations des demandeurs. »
Le ministère de l’action et des comptes publics explique :
« La DGFiP effectuera des contrôles de premier niveau (…). Des contrôles de second niveau pourront être effectués par la DGFiP postérieurement au versement de l’aide. »

 

Le contrôle des aides risque de donner lieu à des contrôles fiscaux
Curieusement aucune précision n'est donnée sur les modalités du contrôle et notamment sur la procédure à respecter.
Cette absence de précision peut donner lieu à des conflits.
Comme le contrôle est engagé par le Directeur des Finances Publiques, ce seront sans doute les services fiscaux qui procéderont à ce contrôle.
Et il est possible que les services fiscaux procèdent à ce contrôle dans le cadre d'un contrôle fiscal, ce qui leur donne des droits importants.
Mais il y a lieu de se demander si un tel contrôle ne serait pas un détournement de procédure.
Le texte est très incomplet sur ce point et il aurait fallu faire un renvoi aux règles de la procédure fiscale.
En tout cas, il existe selon moi un risque de contrôle fiscal pour ceux qui demandent l’aide.

 

L'aide est non imposable (article 1 de la loi 2020-473 du 25 avril 2020 2ème LFR) et sans effet sur le seuil micro et sur le seuil du 151 septies.

 

 

Une FAQ de la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP) vient semer le trouble pour les LMNP
Extrait de la FAQ sur le fonds de solidarité en faveur des entreprises :
« Question n°14 : Est-ce que les SCI sont éligibles au fonds de solidarité́ ? Oui, si elles exercent une activité́ économique, comme cela peut être le cas (…) des SCI d'attribution ou de location. (…) »
« Question n°27 : Les loueurs en meublés non professionnels sont-ils éligibles au fonds de solidarité ? Non, les loueurs en meublés non professionnels ne sont pas éligibles au fonds. »
La FAQ retient donc explicitement les SCI de location comme pouvant bénéficier du fonds de solidarité mais refuse le bénéfice de ce dernier aux loueurs meublés non professionnel.
C’est très bien de la part de la DGFiP d’éditer une FAQ qui a le mérite d’exister, d’autant plus qu’elle couvre de nombreuses questions.
Mais cette exclusion des LMNP est délirante alors que les SCI sont admises.

Comme expliqué précédemment les LMNP exerce une activité de location meublée qui est une activité économique.

Au surplus, la différence entre les LMNP et les LMP (art. 155 IV du CGI) résulte de critères de chiffre d'affaires et des autres revenus des membres du foyer fiscal qui sont sans aucun rapport avec la notion d'activité économique. Rappelons que selon les revenus de mon conjoint, je peux être un LMP ou un LMNP. Mais je doute forte que l'auteur de la FAQ connaisse blien la définition d'un LMNP ou même qu'il ait pris la peine de la vérifier avant de répondre.

 

Conseils pratiques pour les personnes qui se seraient vu refuser l’aide du fonds de solidarité

Toute personne qui a le statut de LMNP et qui s’est vu refuser l’aide au titre du fonds de solidarité au motif de son statut de LMNP, peut attaquer la décision de refus devant le tribunal administratif dans le délai de 2 mois à compter de la décision de refus. Le refus de l’administration n’a aucune base légale.


Je reste à la disposition (payante) des personnes qui voudraient intenter une procédure contentieuse même si cette dernière a pour inconvénient d’être longue (au moins 2 ans).

Il reste à espérer que ce FAQ soit revu.

 

Mises à jour en décembre 2020

Le régime du fonds de solidarité a été poursuivi pour tous les mois de l'année 2020.

Mais les conditions d'obtention ont varié selon les mois.

Le moins que l'on puisse dire est que ce dispositif est globalement très complexe et difficile à utiliser, compte tenu notamment de son évolution et de l'absence de présentation simplifiée des règles par l'Etat. 

Par ailleurs, certaines positions de l'administration sont grossièrement illégales. C'est ainsi qu'il est parfaitement illégal d'exclure les LMNP du dispositif.

En pratique, certaines personnes, même LMNP, ont d'ailleurs pu obtenir le versement de l'aide, à condition d'être affilé au secteur touristique et d'avoir le code naf de l'activité hôtelierère (55.20 en principe).

Je renvoie à la notice de l'administration qui précise les conditions à remplir pour les mois de septembre à décembre 2020 et au FAQ.

 
Dernière minute : appel à tous (12 mars 2021)
 
Je lance un appel à tous ceux qui se sont vu refuser une aide du fonds de solidarité au motif qu'ils étaient LMNP. Pouvez-vous m'envoyer le document de l'administation vous indiquant ce refus et se basant sur la FAQ car je vais attaquer la FAQ devant le Conseil d'Etat. Je dois essayer de prouver que la FAQ sert de facto de circulaire interne aux services fiscaux et pas seulement de mode d'information du grand public.
 
Dernière minute du 6 avril 2021
 
J'ai lancé un recours en annulation de la FAQ devant le Conseil d'Etat. J'ai fait un référé pour demander la suspension de la FAQ. J'espère que j'aurais une décision dans les prochaines semaines. J'espère aussi que quelqu'un dans les hautes spères va comprendre que le refus des LMNP est illégale. Je remercie tous ceux qui m'ont transmis des réponses de rejet de l'administration basée sur la FAQ. Cela va me servir grandement dans mon recours au Conseil d'Etat pour démontrer que la FAQ est une circulaire déguisée. Lisez mes autres notes sur le sujet car je vais expliquer les recours à engager. En tout état de cause déposez des demandes pour prendre date.
 
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108 Commentaires

  • Lien vers le commentaire Julien mercredi, 31 mars 2021 21:31 Posté par Julien

    Bonjour Maître bonjour à tous,

    dans la dernière mise à jour de la FAQ concernant le fonds de solidarité (23/03/2021) les nombreux arguments excluant les LMNP ont subitement disparu ! Je ne les vois plus sur les 34 longues pages de la FAQ. Croyez-vous qu'on peut comprendre que la DGFIP a vu ses erreurs dans l'argumentaire sur l'activité économique ?
    Bien à vous, Julien.

  • Lien vers le commentaire Duvaux Paul mardi, 30 mars 2021 14:07 Posté par Duvaux Paul

    réponse à Andréa : il faut contester les rejets basés sur le régime LMNP devant le tribunal administratif. Je fais diffuser un modèle bientôt sachant par ailleurs qu'une action est en cours devant le Conseil d'Etat.

  • Lien vers le commentaire de Frémicourt lundi, 29 mars 2021 08:48 Posté par de Frémicourt

    Ouh la !.. Je vois que je ne suis pas le seul a avoir reçu un refus sur ma demande d'aide du mis de janvier ;-(
    En plus, le refus étant arrivé très tardivement, j'ai été pris de court. Pour autant, j'ai refais une demande pour février au cas ou tout cela aurait évoluer, mais je suis surtout très inquiet si jamais on me demandait de rembourser les aides reçu en 2020 !
    Je vous envoi copie du refus reçu par ma messagerie.
    Merci d'avance pour vos conseils.

  • Lien vers le commentaire Andréa dimanche, 28 mars 2021 14:21 Posté par Andréa

    Bonjour à tous,
    suite à deux demandes de FS pour 2 SIRET en tant que LMNP (je remplis par ailleurs les critères d'éligibilité puisque sans contrat de travail à temps plein, pas de IJ de la SS ni de pension vieillesse), l'une a été acceptée ... mais l'autre refusée !
    Voici la réponse de la DGFIP pour motiver le refus sur le deuxième SIRET: "Vos locations meublées sont déclarées à l'impôt sur le revenu en locations meublées non professionnelles. Les loueurs en meublé non professionnels ne sont pas éligibles au fonds de solidarité.
    Votre demande d'aide qui ne peut recevoir une suite favorable est donc clôturée."
    On marche sur la tête en acceptant une demande et en refusant l'autre. Puis-je demander alors un révision des montants? Car alors j'aurais dû additionner les loyers de 2019 des 2 SIRET et alors l'aide aurait été plus généreuse ...?
    Cordialement, Andréa

  • Lien vers le commentaire Duvaux Paul dimanche, 28 mars 2021 06:22 Posté par Duvaux Paul

    Réponse à Stephen et Delphine : il faut contester les rejets d'aide devant le TA. Je vais publier un modèle de requête dans les prochains jours.

  • Lien vers le commentaire Dumont Stephen et Delphine vendredi, 26 mars 2021 15:15 Posté par Dumont Stephen et Delphine

    Après plusieurs échanges avec l’administration fiscale, une décision me concernant vient d’être confirmée : je dois rembourser les aides perçues en avril, mai, nov et janvier!!!
    J’étais LMNP en 2019. J’ai demandé ma radiation le 1/1/20 auprès du CFE compétent.
    En effet, n’ayant plus d’autres activités pro, j’ai décidé de m’inscrire comme Autoentrepreneur Loueur (code APE 5520). Mon immatriculation au RCS a été validée le 31 mars 2020 avec un début d’activité en janvier 2020. Je suis affilié à l’URSSAF et à jour de mes cotisations
    Normalement je ne suis donc plus LMNP depuis janvier 2020 et j’ai crée une entreprise professionnelle de location de meublés de tourisme classé.
    Or l’administration me demande le remboursement sous prétexte que je suis LMNP sur mon dossier personnel de 2019 et que je ne peux être LMP que si j’ai plus de 23000€ de CA et que c’est supérieur à les autres revenus d’activité. Et ils indiquent qu’ils n’ont pas d’info à ce sujet sur 2020
    Je remplis bien sûr ces deux conditions (mais effectivement la déclaration d’impôt 2020 n’étant pas encore faite, ils n’ont pas l’info). Mais surtout je ne comprends pas pourquoi je ne suis pas considéré comme Professionnel depuis que je suis Autoentrepreneur. Ça devrait être considéré comme une nouvelle entreprise et donc bénéficier des aides comme prévu dans le décret non?
    C’est devenu un dialogue de sourd. On me dit juste que je peux déposer un recours au TA...
    J’ai déposé une demande de médiation mais j’ai peu d’espoir...Le covid a un impact dévastateur sur mon activité de loueur qui est depuis plus d’un an ma seule source de revenus, alors rembourser les aides??? C’est la catastrophe. Merci de vos conseils.

  • Lien vers le commentaire Christophe lundi, 15 mars 2021 19:21 Posté par Christophe

    Bonjour,
    Je tiens tout d'abord à vous remerciez pour l'aide que vous nous apportez sur ce sujet.
    Je n'ai jamais eu de refus écrit sur la FAQ, mais ayant discuté avec mon SIE, on m'affirme que c'est Bercy qui décide et qu'ils ne font qu'appliquer les directives (soit la FAQ certainement). Au niveau du médiateur de Bercy, les arguments de l'administration sont aussi pauvres : un LMNP n'aurait pas une activité économique, alors que j'ai un meublé de tourisme. L'administration a décidé de gagner du temps mais va perdre au TA dans 2/3 ans.
    Par contre, je note que la nouvelle approche de l'administration est désormais de mettre en attente leur réponse. Doit-on alors considérer qu'un refus implicite a lieu 2 mois après l'absence de réponse à une demande au fonds de solidarité ?
    Merci d'avance
    Christophe

  • Lien vers le commentaire Duvaux Paul vendredi, 12 mars 2021 18:02 Posté par Duvaux Paul

    Réponse à Bruno : c'est illégal donc vous ne craignez rien si vous vous défendez. Une action collective n'existe pas devant les tribunaux mais je vais essayer de faire un recours direct contre la FAQ. Je dois prouver que l'administration fiscale reprend cette FAQ pour justifier sa position contre les LMNP. Je demande à tous de m'envoyer tout document de l'administration qui viendrait refuser l'aide du fonds ou demander le remboursement mentionnant expressément la FAQ.

  • Lien vers le commentaire Bruno vendredi, 12 mars 2021 08:39 Posté par Bruno

    Bonjour,

    Je suis sur Lille et je suis apparemment dans le cas de figure général à savoir le FS pour une LMNP en meublé de tourisme accepté depuis mars 2020 et refusé à partir de décembre.
    J'ai plusieurs questions :
    - est ce que le fait d'avoir une autre source de revenu constitue un frein légal au FS sachant que la lmnp demeure une entité morale avec une activité éco affectée par le Covid? (je gère un bien pour une autre personne qui a touché le FS mais qui a une autre source de revenu)
    - Est ce que l'administration va demander le remboursement des sommes déjà versées avant décembre?
    - si une décision du tribunal administratif intervient avec une jurisprudence en notre faveur, pourra t'on faire valoir cette décision partout le territoire et donc demander le versement des aides non versées depuis déc20?
    - dans ce dernier cas, n'aurions nous pas intérêt à nous regrouper afin de diviser les frais pour un recours au TA sur un dossier sélectionné?

    Merci et à bientôt,
    Bruno

  • Lien vers le commentaire Duvaux Paul mardi, 09 mars 2021 07:57 Posté par Duvaux Paul

    Je remercie les commentaires qui relatent des expériences vécues.
    Réponse aux derniers messages : il n'y a aucune raison juridique d'exclure les LMNP du fonds de soutien. La loi prévoit que ce fonds est réservé aux activités économiques et, selon moi, toute activité de location est une activité économique. Même les personnes qui font de la location nue y ont droit (sous réserve de remplir les autres conditions). D'ailleurs la FAQ autorise le fonds pour une SCI qui fait de la location.
    Il est toutefois possible de faire une distinction entre les LMNP qui loue à des touristes et les LMNP qui font de la location longue durée. Les LMNP qui sont aussi meublés de tourisme sont éligibles de façon certaine. Les LMNP (et même les LMP) qui font de la location longue durée pourraient peut-être être écartés du bénéfice du fonds si un juge administratif était saisi car le juge administratif a naturellement un peu de mal à condamner l'Etat.
    Pour ceux qui sont choqués de cette situation, il faut savoir que l'Etat français viole la loi très souvent, parfois de façon délibérée, par exemple pour corriger "à l'arrache" un texte de loi mal fait, parfois par suite d'un manque de connaissance technique des politiciens décisionnaires et de leurs conseillers. L'Etat français est globalement assez mal dirigé, et à mon avis, ce n'est pas une question de couleur politique. C'est notamment un problème de formation des élites.

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